1 – Les conditions d’élevage
l’éleveur s’engage sur un Cahier des Charges qualité et sur des pratiques respectueuses de l’environnement ainsi que du bien-être des animaux. Il est contrôlé tous les ans.
2 – La sélection des animaux
Uniquement certaines races et leurs croisements raisonnés sont retenus, en fonctions des régions d’élevage définies et de ses conditions climatiques.
3 -Les conditions d’abattage
Les conditions de transport des animaux vers l’abattoir, d’attente et de logement sont contrôlées. Les conditions d’hygiène et le respect des bonnes pratiques d’abattage, de refroidissement sont vérifiés plusieurs fois par an.
4 – La Traçabilité
C’est un point crucial de notre démarche et le consommateur peut par le biais du « certificat de garantie et d’origine » qui est apposé sur chaque carcasse, connaître le lieu de production de l’agneau qu’il achète. C’est son passeport.
5 – Chez le boucher
Pour commercialiser de la viande Label Rouge, votre boucher doit s’engager en signant un contrat avec l’Organisme de Défense et de Gestion, afin d’être approvisionné régulièrement par une fidélisation avec son fournisseur.
6 – Le Prix
Cet engagement de chaque instant pour tous les maillons de la filière ainsi que les coûts des contrôles induisent un prix rémunérateur, pour une vraie valeur gustative et sécuritaire attendue par les consommateurs.
Le seul élevage spéculatif, en Quercy fut pendant des siècles celui du mouton. Au XIXè siècle il ne se maintenait que sur les plateaux calcaires ; la densité des troupeaux, restait élevée sur les Causses de Martel, de Gramat, de Livernon, de Lauzès. De Gourdon à Cajarc on en comptait déjà bien moins et très peu dans le sud du département. C’étaient de grands troupeaux, jusqu’à 1500 têtes, aux mains de riches propriétaires, qui passaient dehors 9 mois sur 12 à chercher leur nourriture sur les « grèzes, vastes étendues où entre les pierrailles poussaient une herbe fine, clairsemée et savoureuse. L’été parfois, avec la sécheresse, les troupeaux gagnaient le Ségala, l’hiver on donnait aux bêtes le produit de l’effeuillage opéré dans les bois à la belle saison.
La race locale, dite Caussenarde, féconde, donnait des animaux élancés, hauts perchés, jusqu’à 80 cm, aux jambes peu charnues et aux épaules osseuses. La tête busquée, était tachée de noir autour des yeux. On l’élevait pour la laine, jusqu’à 3 kg par toison, vendue en Auvergne et en Ségala et localement pour le tissage domestique = 480 tonnes pour l’année 1835. Les troupeaux fournissaient aussi l’essentiel des fumures.
Au début du XXè siècle on comptait 300 000 têtes mères, mais l’intérêt de l’élevage résidait désormais dans la production de la viande. Pour cela une rigoureuse sélection, après l’échec des croisements avec des races étrangères, permit d’obtenir des animaux plus charnus, engraissés et livrés à la boucherie à l’âge de 10 à 12 mois, lorsqu’ils atteignaient 50 à 60 kg ; en 1907 le marché de la Villette recevait 75 000 têtes par an. En dehors, de l’agneau, la brebis donnait du lait, 20 litres par an en moyenne, qui mélangé à celui de chèvre, se transformait en petits fromages expédiés à Paris, où il était vendu pour la fabrication du Roquefort.
Le troupeau passe 100 000 têtes en 1955 à plus de 270 000 en 2001
Après une dépression dans l’Entre-deux guerres, l’élevage ovin reprit avec vigueur grâce à un négoce puissant, bien pourvu en outils d’abattage, et à des éleveurs dynamiques. L’agneau du Lot connut une réputation flatteuse sur le marché parisien où il faisait figure de produit de luxe. La loi sur l’élevage de 1968 n’apportait des aides qu’aux élevages spécialisés, acquis aux méthodes modernes et soucieux de reconquête de l’espace rural. La race Caussenarde resta la base de ce troupeau parfois exploitée en croisement (Berrichon – Ile de France), avec des méthodes d’agnelages accélérés (4 en 3 ans).
Mais avec l’explosion de la production de fromage de Roquefort, les années 80 devaient cependant amener de sérieux déboires. Les bergeries d’engraissement se multiplièrent dans les campagnes de Bretenoux, Prudhomat et Gourdon. Pour faire tourner les outils d’abattage, des milliers d’agneaux venus de France ou des pays de l’Est, se vendirent sous le nom d’agneau du Lot qui perdit ainsi son image de qualité. De plus, le règlement communautaire (octobre 1980) amena une chute des cours, accélérée par les importations. La laine, qui valait encore 10 Francs le kg en 1970 ne rapportait plus rien.
Ainsi, sous l’impulsion du syndicalisme, afin de reconquérir marché et réputation, « l’Association des Eleveurs d’Agneaux Fermiers du Lot élevés sous la mère » opta en 1982 pour le label, très contraignant tant du point de vue technique que de la traçabilité.
La mise en place d’un cahier des charges de production, le regain de faveur des produits fermiers, l’effort de toute la profession et du département, permirent aux producteurs qui optèrent pour le label de faire reconnaître la qualité de leurs produit et en quelques années de recueillir une plus value intéressante.
Trois éleveurs ont présidé l’association :
Actuellement 60 % du cheptel des brebis lotoises est entré dans cette démarche, environ 1000 agneaux du Quercy sont expédiés chaque semaine de l’abattoir de Gramat, c’est la plus importante production française départementale sous label. Cette incontestable réussite a redonné ses lettres de noblesse à l’élevage ovin lotois et valorisé un terroir d’exception.
Ces deux dernières années une quarantaine de jeunes lotois se sont installés dans l’élevage ovin sur le département, preuve du dynamisme de cette production sur les Causses du Quercy.
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